D'avril à décembre 2022, les radios associatives situées sur le territoire du Parc naturel régional des Ballons des Vosges diffuseront la cinquième édition des chroniques radiophoniques « Une autre vie s’invente ici ». Azur FM, Cocktail FM, Résonance FM et Radio des Ballons invitent leurs auditeurs à découvrir les actions innovantes et solidaires qui participent aux changements de demain !
- 4. Velcorex : un fabricant de tissus basé en Alsace qui lutte pour une industrie textile vertueuse
- 5. Emission : comment créer de la richesse à partir de vos déchets !
- 6. Le PETR du pays Rhin-Vignoble Grand Ballon s’intéresse à la question de la résilience alimentaire
- 7. Munster trail
- 8. O!Buro : Un espace de travail partagé dans la Vallée de Munster
- 9. Pas à Pas : Vers l'autonomie alimentaire dans la Vallée de la Weiss
- 10. Bise à l'Ail : Vers un café-restaurant culturel à Aubure
- 11. Nemrod : la transformation du gibier sauvage des Vosges
- 12. Club vosgien : un exemple de cohabitation entre randonneurs et VTT dans la Vallée de Saint-Amarin
- 13. Caritas Alsace : aller à la rencontre des habitants du Haut-Florival
4. Velcorex : un fabricant de tissus basé en Alsace qui lutte pour une industrie textile vertueuse
L’industrie, un secteur souvent décrié pour son impact environnemental. Aujourd’hui on va en parler d’industrie avec Velcorex, un fabricant de tissus basé en Alsace. Monsieur Schmitt, l’industrie textile est-elle finalement toujours génératrice de pollution ?
Pas du tout, puisque nous avons une entreprise aujourd’hui qui est exemplaire dans le domaine de la pollution, puisque en fait nous avons notre propre station d’épuration que nous gérons nous-mêmes. En plus de ça, nous utilisons de plus en plus de matériaux qui sont développés sur le territoire, notamment le lin, puisque nous avons notre propre filature. Nous voulons absolument devenir indépendants par rapport au coton qui pollue toute la planète à travers les pesticides et surtout à travers la consommation d’eau qui est exorbitante.
Tout à l’heure, vous nous avez parlés d’une station d’épuration. C’est une station intégrée ?
Elle est directement accolée à l’entreprise. Nous l’avons reprise justement pour maîtriser totalement nos effluents. On a une équipe qui est responsable de cette station et on a à cœur qu’elle soit exemplaire sur le plan du traitement des eaux.
Vous avez des projets de développement autour de cette station ?
Absolument, cette station a une capacité qui est plus grande que celle qu’on utilise. Donc le projet serait de développer une station de lavage de la laine. On a la possibilité de mettre en place une station de lavage de la laine qui nous permettrait aussi de traiter les effluents. Ils pourraient nous servir également de combustible pour une station de méthanisation. Les déchets de la laine ont un pouvoir de production de méthane très important.
Pour Velcorex et plus généralement pour l’industrie textile, quel est l’avenir ?
Nous sommes aujourd’hui dans une profonde mutation technologique. L’industrie textile aujourd’hui, les nouveaux matériaux, vont devenir le moteur de la révolution écologique dans tout le monde parle. Il faut bien, à un moment donné, remplacer les dérivés du pétrole. Le lin et le chanvre ont la capacité de les remplacer. Nous sommes depuis quelques années, en plein développement autour de ces matériaux et là, on est extrêmement bien placé puisqu’en France on a tout.
5. Emission : comment créer de la richesse à partir de vos déchets !
Émission spéciale consacrée à l’économie circulaire. Si ce thème vous parle, ou si vous êtes juste curieux, dans ce podcast, on vous dira tout. Une coproduction des radios Azur FM, Résonnance, Cocktail et Radio des Ballons, avec le soutien du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges
Partie 1. Le déchet peut-il devenir une matière première ou un produit fini ? (20 minutes - animé par Cocktail FM & Résonance FM)
- Damien L'Huillier, Chambre agriculture – Vosges (Pilote Energie – Grand Est) (traitement des déchets et méthanisation)
- Frédéric Debert, de l'entreprise Perrin Fers et métaux de Saulxures sur Moselotte (ex : déconstruction de voitures, produits électriques, récupération d'électroménagers)
- Didier Gogniat, Tout en Carton (réutilisation à l'infini du carton)
Partie 2. Transformer, réparer pour ne pas jeter ! (20 minutes - animée par Azur FM & Radio des Ballons)
- Vincent Muller, directeur adjoint d'Emmaüs Centre Alsace (collecte, transforme, accompagnement social des travailleurs, réparation, couture, prêt de gobelets et nettoyage)
- Caroline Reys, Repair Café du Hahnenberg (autoréparation)
- Dominique Hantz, Association Ballast (recyclage et autoréparation de vélos)
Conclusion : l'économie circulaire est vitale ! (2 minutes)
Michel Hutt, auteur du livre « les recycleurs »
6. Le PETR du pays Rhin-Vignoble Grand Ballon s’intéresse à la question de la résilience alimentaire
Nous allons parler de résilience alimentaire avec Alain Berton qui termine un stage de deux ans au Pôle d’Équilibre Territoriale et Rurale, le PETR, du pays Rhin Vignoble Grand Ballon. Avant toute chose, qu’est-ce que c’est la résilience alimentaire ?
Elle questionne les conditions d’accès pour la population à une alimentation suffisante en quantité, adaptée en qualité sanitaire et nutritionnelle et accessible à tous aussi. C’est-à-dire qu’on prend en compte dans cette définition les capacités économiques ou d’accès physique de chacun à cette alimentation.
Pendant vos six premiers mois au PETR, vous avez fait un diagnostic de la résilience alimentaire dans la vallée de Guebwiller. Qu’est-ce que vous avez pu observer ?
Je me suis concentré sur les circuits alimentaires courts de proximité. C’est-à-dire, ces producteurs qui font soit de la vente directe, soit au sein d’une AMAP. Souvent j’ai vu des producteurs qui n’ont aucune difficulté pour écouler leur production et qui sont même, je dirais presque, à tirer la jambe pour pouvoir fréquenter les marchés parce qu’ils ont déjà beaucoup de possibilités pour vendre leur production.
L’idée du PETR, c’est donc de rapprocher les producteurs et les consommateurs. Est-ce qu’il y a des leviers pour tendre vers cet objectif ?
Oui, la question du foncier est importante puisque bien entendu, le territoire rural ou semi-rural du PETR comprend beaucoup de surfaces agricoles qui sont cultivées c’est certain, mais souvent pour des productions alimentaires qui sont destinées aux marchés nationaux ou internationaux. Pour permettre l’installation soit de maraîchers, soit de petits éleveurs qui destineraient leur activité à la production alimentaire pour le marché local, on recherchait effectivement des terrains délaissés ou des petites parcelles qui ne grèveraient pas énormément les grandes productions mais qui feraient la différence en termes de qualité de produits qu’on pourrait mettre à disposition de la population.
Est-ce qu’il y a peut-être d’autres pistes pour toucher du doigt cette résilience alimentaire ?
Oui, on est parti effectivement sur la problématique des marchés, surtout sur celui du mardi à Guebwiller qui connaît des difficultés et les pistes sont peut-être celles qui concernent le renseignement du consommateur. Essayer d’amener des personnes qui ne sont pas habituées des marchés à les fréquenter parce qu’ils reconnaissent un étiquetage, savent d’où viennent les produits et quels sont les producteurs.
7. Munster trail
Une manifestation sportive qui respecte son territoire, ça existe ? Aujourd’hui, nous allons parler de trail et, plus précisément, du Munster Trail. Jean-François Bombenger, vous êtes l’organisateur du Munster Trail, un évènement sportif incontournable de la Vallée de Munster. Cette année, il se tiendra le vendredi 30 septembre et le samedi 1er octobre. Ce sont 4 courses, dans un paysage à couper le souffle. Pouvez-vous nous parler un peu plus de cet évènement, pourquoi organiser un trail dans la Vallée de Munster ?
Le Munster Trail a vu son origine, lorsqu’on voit les circuits de randonnée les plus mythique d’Europe, comme le tour du Val-d’Aoste, comme le tour du Mont-Blanc, qui ont chacun leur déclinaison en trail. On s’est dit : c’est vrai que le tour de la Vallée de Munster ce serait quelque chose à faire en randonnée, mais aussi en trail. On s’est dit que ce serait chouette de faire découvrir à des trailers les points les plus mythiques de la vallée de Munster, en partant de Munster et passer par les stations de ski, les auberges et de faire le tour entier, de revenir à Munster 100 km après.
La particularité du Munster Trail est son accord avec le territoire. Vous en mettez en avant plusieurs acteurs. Comment avez-vous réussi ce tour de force ?
On s’est inspirés de ce qu’on voit ailleurs. On se dit que le trail, ce n’est pas que du sport, que rencontrer les acteurs locaux pendant son trail, c’est un enrichissement aussi humain et culturel. Donc l’idée était vraiment d’être au plus près des stations de ski notamment, qui sont les acteurs fort de la vallée, qui, certainement un moment donné, vont aussi basculer vers le trail. Par exemple, le restaurant Le Panoramic nous propose un ravitaillement en son sein, nous prépare des bretzels. Le trailer qui passe là, ça peut lui donner l’envie de revenir après, venir skier en famille, de venir au restaurant Le Panoramic.
Vous accueillez 1200 coureurs, mais aussi des spectateurs, souvent randonneurs, qui aiment la nature. Et justement, le Munster Train est aussi partenaire du programme Quiétude Attitude. Un programme qui a pour objectif de faire connaître au public l’existences de zones de quiétude pour la faune sauvage et présenter les bons réflexes à adopter dans ce milieu naturel. Qu’avez-vous mis en place dans cette optique ?
C’est assez facile de convaincre des coureurs quand même, dans le sens où un coureur aime être en nature. Donc je donne souvent l’exemple : un coureur est silencieux en montagne. C’est d’ailleurs une des choses qui sont très importantes pour la faune, surtout la nuit. Si on regarde le programme Quiétude, il y a aucune concession à faire.
O!Buro : Un espace de travail partagé dans la Vallée de Munster
Je suis aujourd’hui avec Dominique Rivière qui fait partie du collectif tiers-lieu Munster qui s'occupe de la gestion de O!Buro, un espace de travail partagé. Pour commencer, qu’est-ce que c’est un tiers-lieu ?
C’est un lieu qui se situe à l’interface entre son domicile et l’espace où l’on travaille habituellement. C’est des lieux qui sont partagés et qui souvent recouvrent de nombreuses activités différentes et accueillent des personnes qui vont pouvoir se poser là pour y travailler, pour y mener des activités et interagir entre eux aussi. C’est souvent des lieux très riches, vivants et qui permettent de créer une dynamique et une motivation particulière. Ça peut être un espace de Coworking mais il peut y avoir aussi d’autres activités qui sont proposées sur les mêmes sites.
Et justement, « O’buro » est un de ces tiers-lieux qui est situé dans la vallée de Munster. Comment a germé l’idée d’un site comme celui-là ?
Le collectif tiers-lieux Munster s’est formé pour pouvoir apporter une réponse spécifique dans cette vallée de munster qui comprend un grand nombre de professionnels indépendants et de porteurs de projets en création d’activité. Des personnes qui effectivement, ont le souhait de pouvoir partager différemment leur vie professionnelle et retrouver finalement des collègues avec lesquels partager des moments et partager éventuellement des compétences. Donc on a créé finalement ce lieu qui pour l’instant est essentiellement un espace de Coworking mais dans lequel on apporte petit à petit des animations, des ateliers où peuvent se faire des formations qui vont venir en appui des usagers de ce site.
Est-ce que cela représente un avantage pour une collectivité d’avoir un tiers-lieu ou un espace de coworking sur son territoire ?
C’est certainement un facteur important pour pouvoir décider des personnes à venir s’installer en zone rurale. Lorsqu’ils sont un peu éloignés des centres urbains, ça peut parfois faire un petit peu peur cette sensation d’isolement qui est une réalité vécue par beaucoup de travailleurs indépendants ou d’entrepreneurs de la vallée. C’est d’ailleurs à partir de ces besoins et de ces témoignages que nous avons imaginé ce projet. Donc oui c’est un facteur dynamisant, d’autant plus que nous allons progressivement mettre en place un certain nombre d’animations et d’ateliers pour pouvoir servir de lien finalement entre les différentes entreprises de la vallée et les entrepreneurs. Nous travaillons là-dessus aussi avec le réseau du club des entreprises et puis des commerçants. On espère pouvoir développer ça de plus en plus.
Pas à Pas : vers l'autonomie alimentaire dans la Vallée de la Weiss
Aujourd’hui nous allons parler de production alimentaire et, plus précisément, d’autonomie alimentaire. L’association Pas à Pas est née en 2013 dans la Vallée de la Weiss, avec pour objectif d’aller vers une transition durable, afin de proposer aux habitants de consommer local. Vous êtes l’un des initiateurs de Pas à Pas. Pouvez-vous nous présenter l’association ?
L’association est née à l’Initiative de citoyens, qui avaient envie donc de préparer la transition. En parlant de transition, c’est-à-dire : on sait que le pétrole ne va pas durer éternellement. On le voit déjà maintenant, il devient de plus en plus cher. Donc on s’est dit : « il faut déjà commencer à préparer Notre territoire à changer, pour être prêt au moment où il où il y aura moins de pétrole ou il coûtera trop cher ». Il y a différents groupes qui se sont créés dans cette association. Récemment s’est mis en place un groupe qui travaille donc sur l’autonomie alimentaire.
En 2020 donc, pendant la période Covid, ce groupe a accompagné et soutenu la création d’une AMAP, une association pour le maintien d’une agriculture paysanne, dans la vallée de la Weiss. Vous êtes maraîcher dans la Vallée et co-fondateur de cet AMAP. Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de ce type d’association ?
Dans son idéal, et dans sa conception originelle, c’est un regroupement de consommateurs qui sont soucieux de manger une nourriture de qualité, potentiellement locale également. Notre idée, dans le cadre du développement de cette autonomie alimentaire, c’était d’arriver à un groupe de consommateurs qui donc va chercher des produits dont il a besoin le plus localement possible. On est trois maraîchers à s’être regroupés, avec un producteur de produits laitiers et un boulanger. Tous sont en bio, et tous ont cette caractéristique de soit être en cours d’installation, nouvel installé ou en cours de réorientation. On distribue tous les mardis soir à Hachimette nos produits et nos clients sont donc des consommateurs qui se sont engagés par contrat à payer le panier de légumes, de produits laitiers, le temps d’une saison.
Aujourd’hui, Pas à pas et l’AMAP ont mis en place une aide à la transmission des fermes. Pourquoi est-il nécessaire d’aider à la transmission ?
Dominique Ganter : En fait, il y a beaucoup de frein à la transmission. Il y a la difficulté de l’ancien, du paysan qui doit partir, de laisser sa ferme à laquelle il est très attaché. Il faudrait bien s’y prendre 5 ou 6 ans à l’avance pour que la transmission puisse bien se passer.
Julien Gsell : Avant de m’installer, ça me paraissait inimaginable d’aller toquer à la porte d’un agriculteur en disant :« on peut envisager une transmission, une reprise ? ». Alors qu’en fait, maintenant que je suis installé et que je participe à aller les voir, ils vous accueillent à bras ouverts. Au contraire, ils cherchent à transmettre.
Dimanche 16 octobre, vous allez organiser la fête de Pas à Pas, au Parc de la confrérie Saint-Étienne, à Kientzheim. Comment essayez-vous aujourd’hui de convaincre les citoyens à se tourner vers la production locale ?
Il faut déjà arriver à convaincre les gens de la vallée à consommer dans la vallée, ce qui n’est pas évident. En fait, on se rend compte que, par exemple pour l’AMAP, on cherche encore des gens qui seraient prêts à souscrire un abonnement. Donc il y a déjà à ce que les gens arrivent à changer leurs habitudes. Après, parler de l’autonomie, est-ce que les gens commencent à prendre conscience que c’est important d’aller vers la résilience alimentaire, vers l’autonomie ? Avec les problèmes géopolitiques actuels, je pense qu’on devrait avoir un discours plus audible. Donc on fait des petites manifestations, comme la fête qu’on va organiser où on présentera l’AMAP notamment.
10. Bise à l'Ail : Vers un café-restaurant culturel à Aubure
Aujourd'hui, nous allons parler de gastronomie et culture avec l'association "Bise à l'Ail" d'Aubure. Stéphanie Bissel.
Brice Gil : L'association « Bise à l'Ail », elle est née autour d'une table. Puis, à force de se retrouver autour de cette table, l'hiver, l'été, en s'invitant à manger, en prenant des apéros ensemble, le constat global était que la vie du village était un petit peu en train de dépérir. On avait vécu la fermeture du dernier restaurant. Il n'y avait plus vraiment de lieu où se retrouver dans le village. Il y avait ce besoin, il y avait aussi ce potentiel commercial qui se déclinait. On s'est dit que ce serait peut-être bien que ce soit nous, les gens de notre génération, de notre cru, qui mettons la main à la pâte.
L'association, quant à elle, est née plus tard : en décembre 2019, notamment grâce au soutien de EcOOparc, Sophie Arzan.
Sophie Arzan : On a répondu à un appel à projets de EcOOparc, qui permettait d'accompagner des projets dans le territoire. Et puis on a été sélectionnés pour être suivis, accompagnés dans notre projet, et c'est durant ce suivi que nous avons créé l'association.
Malheureusement, pour le moment, le projet d'un café restaurant culturel, n'avance pas à grands pas. Stéphanie Bissel, où en êtes-vous concrètement ?
Stéphanie Bissel : La grosse problématique, aujourd'hui, c'est qu'on n’a pas de lieu. Dans notre petit village, on n'arrive pas à trouver un local, un emplacement qui pourrait accueillir cette forme, entre la restauration et l'événementiel. Et du coup on est toujours dans l'espoir de trouver.
Vous ne baissez pas pour autant les bras. Vous êtes devenu prestataires, toujours dans le domaine culturel et gastronomique. Brice Gil, comment fonctionne l'association aujourd'hui ?
Brice Gil : On a à notre actif un petit événement qu'on a fait cette année, dans nos jardins respectifs. On a pu créer un petit spectacle de marionnettes et danse aérienne. Avec une prestation culinaire. Et du coup, on a d'autres idées comme ça, en coordination avec d'autres associations dans le village. Parce qu'il y a quand même 14 associations déjà qui sont à Aubure. D'ici au restaurant, l'idée pour l'instant c'est de continuer à garder cette veine événementielle, de créer des événements ponctuels, pour garder un peu la motivation, le peps, et puis créer l'expérience.
Vous ne trouvez pas de local, puisque la condition première est de rester dans le village de Aubure. Pourquoi maintenir cette condition malgré vos difficultés ?
Sophie Arzan : Parce que c'est notre village de cœur, c'est le village où on habite. Et puis c'est de là qu'est née l'idée. L'idée c'était de recréer quelque chose pour un petit village de montagne, d'amener un peu de culture dans les montagnes, même s’il y a déjà pas mal de choses qui se font à Aubure. Mais de surtout avoir un lieu pour pouvoir partager. Et puis pas forcément prendre la voiture, descendre dans les villes, pour aller manger un bout. Et aussi répondre à une demande du tourisme vert qui est de plus en plus présente.
Stéphanie Bissel : On y croit, on croit au projet, on croit à l'idée d'ouvrir un lieu. Parce que, effectivement, c'est super important, cette idée de recréer un lieu convivial où on peut se rencontrer, boire un coup, et puis assister à un petit concert.
11. Nemrod : la transformation du gibier sauvage des Vosges
Aujourd'hui nous allons nous intéresser à la valorisation et transformation du gibier sauvage, avec la société NEMROD de Fréland. NEMROD a été créée en 2019 par deux amis, Edouard Rapp et Vianney Baule. Nous accueillons Edouard Rapp, pour en parler. vous êtes chasseur et grand amoureux de la nature. Il y a quelques années, vous êtes parti du constat que le gibier sauvage était bien plus chassé que consommé, et donc souvent gaspillé.
C'est un constat qu'on peut faire en Alsace, mais aussi ailleurs en France. C'est qu'on a un très grand nombre de gibier qui peuvent être chassé sur notre territoire. Donc on parle de grand gibier : cerf, sanglier, chevreuil... Et à la fin de journée de chasse, les chasseurs ne savent pas toujours quoi faire de la venaison. Ils se retrouvent bloqués, donc on peut avoir un risque de gaspillage de cette viande à un moment donné. Donc c'est pour ça qu'avec mon associé on a monté cette entreprise, pour pouvoir proposer aux chasseurs un débouché très simple toute l'année pour revaloriser le gibier.
Donc en 2019 vous avez créé NEMROD, avec votre associé Vianney Baule. Quel était l'objectif de cette société ?
L'objectif, il est double, en fait. C'est d'une part de permettre aux chasseurs d'écouler très simplement leur gibier, en sachant qu'ils ont un débouché assuré avec notre entreprise. Et de l'autre côté de la chaîne, pouvoir permettre aux consommateurs d'avoir accès à cette viande de gibier, qui est en fait une viande très locale, qui est une viande très durable puisqu'elle consomme absolument aucune énergie, et une viande très saine aussi puisque on est très loin des dérives parfois, par exemple de l'élevage industriel.
Justement, l'autre facette de NEMROD, c'est de rendre la viande de gibier sauvage plus accessible. Une cuisine qui n'est pas forcément à la portée de tout le monde.
Aujourd'hui il n'y a plus grand monde qui sait découper un chevreuil ou découper un sanglier, comme ça pouvait se faire dans le temps, dans les villages ou dans les fermes. Aujourd'hui on a des chasseurs qui sont plutôt citadins, qui vont venir chasser en campagne et peut-être après retourner en ville, qui ont plus la possibilité de traiter directement ce qu'ils ont chassé dans la journée. Donc c'est intéressant de passer dans des entreprises comme les nôtres, qui savons parfaitement traiter ces animaux et qui savons les revaloriser en différents types de produits, avec la gamme de produits qu'on a aujourd'hui.
Pouvons-nous parler chiffres ? Avez-vous une idée du nombre de bêtes que vous rachetez par saison ?
La saison qui va démarrer, on espère collecter à peu près 5000 carcasses, tout confondu : cerf, sanglier, chevreuil, qui proviennent des départements Haut-Rhin, Bas-Rhin, Vosges grosso modo. Ce chiffre est à mettre à côté de tout ce qui chasse aujourd'hui en France. Pour donner un chiffre, l'année dernière les chasseurs ont tué à peu près 950 000 - 1 million de sangliers sur le territoire. Donc ce que nous ramassons est une goutte d'eau, on a encore énormément de travail à faire.
12. Club vosgien : un exemple de cohabitation entre randonneurs et VTT dans la Vallée de Saint-Amarin
© Crédit photo : Joseph Peter
Aujourd'hui nous allons parler de cohabitation entre VTT et randonneurs, est-elle possible ? Dans la Vallée de Saint-Amarin, se trouve l'exemple d'une initiative et une entente réussie entre le club vosgien et les clubs de VTT. Pour en parler nous recevons Joseph Peter, Président du club vosgien départemental du Haut-Rhin et Président de la commission environnement de la fédération du club vosgien. Monsieur Peter, le club vosgien a pu mettre en place, dans forêt communal de Kruth, ce qu'on appelle un itinéraire partagé. Pouvez-vous nous expliquer ce que c'est ?
Les itinéraires partagés, c’est une notion relativement nouvelle, qui consiste à prévoir une cohabitation harmonieuse entre usagers, sur un support qui peut être à la fois un chemin, une piste de débardage, un sentier. La notion d’itinéraire nous permet effectivement de cohabiter de manière intelligente dans le milieu naturel, bien sûr avec l’accord du propriétaire et du gestionnaire pour la réalisation de cet itinéraire partagé.
Vous l'avez abordé, tous les acteurs des milieux naturels sont concertés pour mettre en place ce type de projets. Cela crée un long travail de préparation et de concertation pour que tous puissent y participer. Est-ce indispensable ?
C’est la condition indispensable pour créer un itinéraire partagé. En l’occurrence, sur la commune de Kruth, nous avons discuté avec Monsieur le maire, nous avons présenté le projet au conseil municipal, nous avons construit ce projet théorique avec nos amis vététistes, de la vallée de la Thur, de la fédération française de cyclisme. Nous avons aussi consulté l’office national des forets, qui est gestionnaire du lieu. Il y a eu aussi une concertation avec les chasseurs. Nous avons aussi contacté l’agriculteur du lieu, puisque nous passons effectivement aussi par un secteur agricole. Donc, la combinaison de ces différentes concertations est indispensable et, sans ça, légalement, nous n’avons pas le droit de modifier un itinéraire sans l’accord du propriétaire, ça c’est évident. Et, bien sûr, nous avons bénéficié pour cela du concours technique et l’ingénierie du parc naturel régional des ballons des Vosges. Cette première expérience augure d’un avenir qu’il faut travailler.
Et justement, à l'avenir, d'autres projets pourraient être à l'étude ? Est-il question de démocratiser les itinéraires partagés dans le massif vosgien ?
Bien sûr, il y a d’autres projets. Mais nous attendons que se constitue une association locale. Nous sommes en train de construire cela ensemble. Il faut créer une association 50 % marcheurs, 50 % vététistes. Moi je pense que l’avenir, de ce côté-là, est assuré, mais cela va demander, effectivement, d’aller voir les propriétaires, de les convaincre, avec un beau projet respectueux de l’environnement.
13. Caritas Alsace : aller à la rencontre des habitants du Haut-Florival
Aujourd'hui, nous recevons Caritas Alsace pour présenter un projet monté dans le Haut-Florival. Celui-ci a pour objectif de remédier aux différentes problématiques que rencontrent les habitants de ce territoire.
Caritas Alsace est présente sur tout le territoire alsacien, à travers 80 équipes et 1800 bénévoles. Et partout, la mission est vraiment de répandre la solidarité, en appelant toutes les personnes à s'engager pour vivre la rencontre, l'entraide. Notre mission est aussi celle de renforcer les capacités de tous à agir, pour que chacun puisse accéder à des conditions de vie dignes.
Ce sont quatre points sur lesquels vous souhaitez remédier sur le Haut-Florival. Tout ceci est parti, plus ou moins, du post-Covid. On va en parler avec vous Hubert Martin, vous êtes bénévole et membre fondateur de Caritas Haut-Florival.
Le constat que nous avons dressé, c'était des attentes de la part de notre population rurale, très dispersée. Nous avons été sollicités, notamment au niveau du pôle solidarité de la communauté de paroisses, par une diversité d'habitants, notamment sur des problématiques majeures que sont la mobilité, la problématique du lien social, l'accompagnement scolaire et la fameuse fracture numérique.
C'est dans ce cadre que l'équipe d'animation pastorale, dont vous faites, partie, a fait appel à Caritas. Madame Braunstedter, c'est de là qu’est vraiment parti votre action. Et vous avez commencé par, tous ensemble, aller voir les habitants sur le territoire.
Cela a permis à chacun de vraiment s'exprimer et les constats qu'on a pu avoir sont vraiment venus des observations des habitants. Également, on a souhaité rencontrer toutes les mairies du Haut-Florival, afin de leur présenter notre démarche et, surtout, de les écouter et voir aussi quel était leur point de vue sur cette question du lien social et de la précarité sur leur territoire. Aujourd'hui, on peut commencer à réfléchir à des actions concrètes pour répondre à ces besoins.
Et, justement, les actions concrètes vont commencer à se mettre en place, Monsieur Martin. L'idée c'est toujours encore d'aller vers les gens et non pas de les faire venir à vous.
Nous avons convenu avec les différentes municipalités d'avoir accès à un lieu de rencontre dans chaque commune. L'idée c'est vraiment de pouvoir proposer ponctuellement des temps de rencontre, très différenciés selon la caractéristique du lieu. Donc on va partir le 11 janvier sur une première animation, au Cercle de Buhl, la salle polyvalente. Nous allons proposer un partage de galette des rois.
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