Alsace centrale : Elsa, le nouveau réseau de mobilité, naîtra au 01 janvier 2025


13 novembre 2024

Un nouveau tournant en matière de mobilité en Alsace centrale.  Trois délibérations portant sur le transport ont été adoptées ce lundi 23 septembre lors du conseil communautaire de Sélestat. Les prémices du nouveau réseau de transports en commun Elsa, qui sera mis en place dès le 01 janvier 2025, ont notamment été présentées.


C'était l'un des enjeux majeurs du mandat 2020 – 2026 de la Communauté de communes de Sélestat (CCS) : tendre vers un réseau de transports en commun couvrant toute l'Alsace centrale, du Ried de Marckolsheim au Val d'Argent, en passant également par la Vallée de Villé. Après avoir transféré la compétence mobilité vers le Pôle d’Équilibre Territorial et Rural (PETR) d'Alsace centrale le 06 novembre 2023, une nouvelle étape a été passée ce lundi 23 septembre par le conseil communautaire de Sélestat. En attendant l'autorité du PETR qui prendra effet au 01 janvier 2025, les élus de la CCS ont validé le choix du délégataire du futur réseau de transports en commun qui sera nommé Elsa, se portant sur les Autocars Schmitt, seule entreprise à avoir déposé une offre.

Olivier Sohler, président de la Communauté de communes de Sélestat, revient sur cet « aboutissement de trois années de travail » :



Patrick Barbier, vice-président de l'intercommunalité en charge de la Mobilité, de la Transition énergétique et des relations avec le PETR, revient sur ces négociations, qui se sont montrées « longues et pas faciles ». La nouvelle offre de services sera légèrement augmentée, mais pas au niveau de l'espérance des élus. Patrick Barbier garde tout de même espoir, « des avenants d'amélioration sont possibles », rappelle le vice-président. Pour l'heure, quelques prolongements des lignes actuelles du Transport Intercommunal de Sélestat (TIS) sont prévus. La ligne A devrait circuler jusqu’à la commune de Hilsenheim, la ligne B vers Wittisheim et la ligne C devrait s'arrêter à Sundhouse. Les autres lignes devraient également bénéficier de meilleurs cadencements et le transport à la demande (TAD) s'étendra sur tout le territoire du PETR jusqu'à 21 heures.



Ce contrat, d'une durée de sept ans – avec deux années de prolongation en option – se déroulera en deux phases. La première, de 2025 à 2028, puis la seconde de 2028 à 2031, lorsque les lignes de transport Fluo, actuellement gérées par la Région Grand Est, reviendront également au PETR.


Une nouveauté qui fait parler

De nombreux élus du conseil communautaire se sont exprimés à la suite de la présentation de ce point. L’enthousiasme vis à vis de ce nouveau développement se fait ressentir. Frédérique Meyer, qui prend la parole pour Denis Digel, évoque « un moment important pour notre Centre-Alsace ». Pour Nadège Hornbeck, il faut s'imaginer ce que sera le réseau de transports en commun dans cinq ans : « un pôle multimodal complet ». L'adjointe rappelle, « demain Sélestat sera le carrefour du Centre-Alsace ». Cette dernière regrette cependant une hausse des prix proposée par les Autocars Schmitt sur certains abonnements. Des tarifs qui n'ont pas été augmentés « depuis de nombreuses années » et dont le montant n'a pas encore été validé, rappelle Patrick Barbier. De son côté, Caroline Reys, souligne un « enjeu également écologique » mais reste vigilante quant au développement du TAD, qui « doit rester une solution transitoire avant le développement de lignes régulières ».


Une ligne C trop peu développée ?

D'autres réserves sont encore émises par certains élus. Les maires des communes concernées par la ligne C du TIS, qui relie Baldenheim à Orschwiller, font part d'une certaine déception. Christian Schleifer, maire de Kintzheim, évoque un cadencement « insuffisant » et regrette une régularité uniquement sur les horaires de pointe. Des propos partagés par la maire de Baldenheim, Virginie Muhr, alors qu'Olivier Moris, premier adjoint de la commune d'Orschwiller, tient à rappeler que cette même ligne C n'existait pas encore au début du mandat. Patrick Barbier partage le même constat et évoque encore « de nouvelles idées pour la ligne C », pour laquelle un élargissement de l'amplitude était souhaité. Six allers-retours seront cependant ajoutés le samedi, alors que l'offre actuelle ne comprend que du TAD. Toujours au sujet du fonctionnement du réseau le week-end, Bertrand Gaudin regrette la non-circulation de lignes le dimanche pour « à termes, pouvoir se passer de la voiture ». Le maire de Châtenois, Luc Adoneth, acquiesce sur différents points évoqués. « Des solutions techniques doivent être encore apportées avant 2028 », appuie-t-il. Ces points de crispation n'ont pas pour autant refroidi les élus, qui ont voté à l'unanimité cette délibération concernant le choix du délégataire des services de transports. Deux autres points de l'ordre du jour concernaient également la mobilité, avec la clôture du budget annexe transport et une modification du tableau des effectifs, comprenant le renforcement de la direction Aménagement et Développement du Territoire.


Le TIS devient Elsa

L'appellation TIS n'étant plus adaptée, un travail a également été mené afin de trouver un nom de marque et une identité visuelle à ce nouveau réseau de mobilité. Le (pré)nom Elsa a été choisi, notamment en clin d’œil à la prononciation dialectophone du territoire, « Elsass ». D'autres éléments de ces nouveaux visuels n'ont pas été choisis par hasard : le point reflétant la localisation de l'Alsace centrale, le dynamisme du chevron, ou encore le vert, pour rappeler la sensibilité à la nature.

Le 13 novembre 2024, une nouvelle Délégation de Service Public (DSP) de Transport vient d'être signée avec l'entreprise locale Autocars Schmidt. Écoutez Patrick BARBIER, Président du PETR nous en parle : 

Ecoutez Daniel KUNEGEL, Président des Autocars Schmidt, nous en parler :


Propos recueillis par Solène Martin (AZUR FM) / © Crédit photo : Document remis