Ce jeudi 24 avril s’est réuni le Conseil municipal de Sélestat à la salle Sainte-Barbe. Un ordre du jour plutôt léger était attendu, jusqu’à ce que le débat s’ouvre au sujet du Plan Local d’Urbanisme. La municipalité se dit fière d’avoir mené à bout ce « gros projet », l’opposition dénonce un manque de concertation.
A l’ordre du jour de ce Conseil municipal : les subventions accordées aux associations sportives, le renouvellement du conseil scientifique de la Bibliothèque Humaniste ou encore le Corso Fleuri. Tout se profilait rapidement, jusqu’au point Urbanisme et Habitat. La révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) a suscité de vives réactions du côté de l’opposition.
Comme l'a souligné la maire, Marcel Bauer, il s'agit d'un document très important pour l'aménagement de la commune, l'aboutissement d'un travail débuté en 2016. Ce PLU doit actuellement s’adapter aux nouvelles exigences légales, notamment la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN), qui impose une sobriété foncière. La municipalité a dû réduire considérablement les surfaces urbanisables, passant notamment par un déclassement de terrains situés dans le périmètre du Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) du Giessen. « Cette révision prend en compte les nouvelles réglementations pour réduire au mieux les surfaces urbanisables et préserver les terres agricoles. Les zones à urbaniser ont été pratiquement réduites de moitié, soit environ 40 hectares déclassés », précise Claude Schaller. Adjoint au Maire chargé de l’Urbanisme, de la Mobilité et de la Transition énergétique, il apporte des précisions sur ce plan.
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Un travail de longue haleine
Le lourd document présenté comprend un règlement écrit, un règlement graphique et des orientations d’aménagement et de programmation. Il traite de nombreux aspects comme l’habitat, le développement économique, la préservation du patrimoine naturel, l’énergie ou encore les risques naturels et technologiques. Le PLU prévoit également une modification des périmètres soumis à l’avis des Architectes des Bâtiments de France, avec une redéfinition plus précise des zones concernées, notamment autour de deux secteurs à Sélestat : à l’hypercentre et au cimetière israélite.
La concertation a impliqué plusieurs réunions et un registre a recueilli 35 observations écrites, auxquelles la municipalité affirme avoir donné une suite favorable. Lors de ce conseil, les différents élus devaient donner leurs avis avant l'ouverture de l'enquête publique, prévue pour la rentrée prochaine, « en vue d’une approbation de ce document début d’année prochaine », explique Claude Schaller.
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Caroline Reys, du groupe "Sélestat terre humaniste" salue le travail réalisé par les services de l’urbanisme mais avance tout de même certaines critiques. « La concertation n’est pas la marque de fabrique de la municipalité, loin de là », dit-elle. Elle regrette que les différents groupes n’aient pas été associés aux étapes de réflexion. « Quand on touche au PLU, on touche à l’intime, aux donations et donc à l’histoire familiale des gens », a souligné l’élue, insistant sur la dimension « éminemment politique » et « extrêmement sensible » des choix effectués en matière d’urbanisme.
L’élue avance également la non-évocation d’un PLU intercommunal qui aurait pu déporter cette responsabilité sur une collectivité tierce. A ce sujet, le maire est clair : "Ceux qui en ont mis un en place s'en sont mordu les doigts ensuite".
Un PLU « à contre-courant »
De son côté, Denis Digel, membre du groupe "Bien vivre ensemble et bien faire ensemble à Sélestat", s'est montré très inquiet des conséquences de ce PLU pour les espaces agricoles et les maraîchers. Il explique par exemple que les maisons maraîchères "font partie de l'histoire de la Ville, les arracher ferait tout disparaître".
Jean-Pierre Haas, du groupe "Bien vivre ensemble et bien faire ensemble à Sélestat", prend ensuite la parole. "J'ai été très choqué des propos de notre adjoint", explique-t-il. L'élu fait référence à la phrase de Claude Schaller quelques minutes plus tôt : "On ne veut pas se tirer une balle dans le pied au sujet de certains terrains de la commune". Jean-Pierre Haas se dit choqué de ses propos qui sous-entendent, selon lui, qu'ils se permettent de tirer des balles dans les pieds d'autres personnes. "Ce n'est pas une très belle image de la démocratie", ajoute ce dernier.
"On peut toujours faire mieux", reconnaît Claude Schaller. Le maire et ce dernier ont également insisté sur le fait qu'il est toujours possible d'apporter des modifications pendant l'enquête publique et que le PLU n'est pas figé.
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141 889€ de subventions
La Ville de Sélestat poursuit son engagement auprès du monde sportif local avec une enveloppe de subventions en hausse. Un montant de 141 889€ est réparti entre les différents bénéficiaires, représentant une augmentation de 14% par rapport à l’année précédente. Le nombre de licenciés a augmenté de 12% sur la dernière année, tandis que les clubs ont massivement investi dans l’encadrement avec une hausse de 20% des personnels qualifiés.
Sur une perspective plus longue, entre la saison 2018-2019 et 2023-2024, le nombre de licences sportives est passé de 4506 à 4994, soit une progression de 11%. Une performance qui dépasse la moyenne nationale qui n’affiche qu’une hausse de 7% sur la même période.
La répartition des subventions repose sur différents critères, visant à encourager le développement du sport local : soutien aux associations s’impliquant dans les évènements municipaux, aide à la licence particulièrement pour les moins de 18 ans, encouragement à la formation des cadres sportifs et au bénévolat, contribution aux frais de déplacements pour les compétitions interrégionales et nationales et enfin, la participation aux charges d’exploitation pour les associations propriétaires ou locataires de bâtiments.
Piste cyclable reliant Châtenois à Sélestat
L’initiative de ce projet s’inscrit dans une démarche de longue date visant à étendre le réseau de pistes cyclables sur l’ensemble du territoire intercommunal. Cet aménagement permettra de connecter les deux communes par un itinéraire sécurisé de 1,3 kilomètres de longueur. Marcel Bauer apporte des précisions sur ce projet, qui voit « enfin » le jour.
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Propos recueillis par Anaïs Follenius (AZUR FM) / © Crédit photo : Anaïs Follenius