22 novembre 2025
A quelques heures de l'ouverture du Festival du livre de Colmar, les établissements scolaires de la ville ont accueilli différents auteurs pour des rencontres avec les élèves. Hubert Ben Kemoun s'est rendu au collège Pfeffel auprès des quatrièmes, tandis que Coline Pierré a fait son retour au lycée Camille Sée, son ancien établissement, pour échanger avec des premières. Deux approches, deux univers littéraires, mais une même volonté : rapprocher les jeunes de la littérature et désacraliser la figure de l'auteur.
Deux jours avant l'ouverture du Festival, l'auteur Hubert Ben Kemoun a rencontré les élèves de quatrième du collège Pfeffel pour échanger autour de sa vie d'auteur et de son roman "La fille seule dans le vestiaire des garçons". Une rencontre intense de deux heures, où l'écrivain a livré sa vision de la littérature jeunesse et du rôle de l'auteur auprès des jeunes lecteurs.
Hubert Ben Kemoun ne fait pas de ses rencontres scolaires une routine. "Je ne veux pas passer à ma vie à faire cela parce que ça demande une énergie incroyable", confie l'auteur. Pourtant, l'orsqu'il accepte de rencontrer des classes, c'est avec une conviction profonde : offrir aux élèves ce dont lui-même a été privé dans sa jeunesse. Pour l'auteur, ces rencontres ont un objectif précis : non pas impressionner les jeunes, mais les valoriser. "Je trouve que c'est une désacralisation de l'auteur qui me paraît intéressante. Moi, je veux qu'à la fin d'une rencontre, non pas ils soient fiers de m'avoir vu, mais je veux qu'ils soient fiers d'eux-mêmes", explique ce dernier. Durant la rencontre, il leur a répété à de multiples reprises : "Vous êtes à l'intérieur de nos histoires". Une façon pour lui de leur rappeler qu'ils sont les véritables acteurs de la littérature jeunesse. Si l'auteur donne beaucoup lors de ces rencontres, il reconnaît aussi en retirer un bénéfice personnel et professionnel. "Cela me permet de savoir à quoi ressemble le monde dans lequel ils vivent pour installer mes scénarios. Je suis obligé de savoir à quoi ressemblement les réseaux sociaux sur lesquels ils vont, l'établissement dans lequel ils vivent, etc.", ajoute-t-il.
Ce week-end, Hubert Ben Kemoun sera présent au Festival du livre de Colmar pour sa cinquième participation.
De lectrice à autrice au Festival du livre
Tout comme Hubert Ben Kemoun, Coline Pierré participera ce week-end au Festival du livre mais pour la première fois en tant qu'autrice.
Un moment particulier pour cette dernière qui a grandit en Alsace. "C'est un peu étrange, mais je suis contente de venir dans ce salon du livre en tant qu'autrice parce que c'est un salon que je fréquentais en tant que lectrice quand j'étais enfant et adolescente", confie-t-elle. Un retour aux sources qui boucle la boucle puisque Coline Pierré a elle-même était étudiante au Lycée Camille Sée.
Avant de rencontrer l'autrice, les élèves de Première en option sport ont découvert son univers à travers "Une grammaire amoureuse", son recueil de poésie dédié en partie à son conjoint. Mais, la préparation ne s'est pas limitée à la lecture. "La prof de français nous a fait écrire des poèmes de quatrains pour les présenter à Coline quand elle allait venir", raconte Nina. Par binôme, les élèves ont ainsi lu leurs propres créations devant l'autrice. Peu d'entre eux connaissaient Coline Pierré avant cette rencontre, et la plupart avouent ne pas être des lecteurs assidus. Pourtant, l'expérience semble avoir laissé des traces. "Cela nous permet de découvrir de nouveaux métiers différemment, en rencontrant vraiment des personnes concernées", explique Félicie. "Dans la matière du français, on travaille beaucoup sur des textes sortis de livres, du coup c'est aussi intéressant de savoir d'où ça vient", ajoute Nina.
A l'issu de la rencontre, Félicie, Jeanne, Nina, Alban et Louis, élèves de Première option sport, reviennent sur cette expérience.
Coline Pierré sera notamment à retrouver au Hall 1, ce dimanche 22 novembre, à 14h. Elle animera le rendez-vous "Conversation amoureuse", avec l'autrice Isabelle Lagarrigue.
Propos recueillis par Anaïs Follenius / © : Anaïs Follenius
