
26 mai 2025
Depuis 38 ans, le dispositif “L’art à l’école” à Sélestat transforme les salles de classe en véritables ateliers de création et de découverte. Soutenue par la Ville de Sélestat et en partenariat avec l’Éducation nationale, cette initiative emblématique permet chaque année à des centaines d’élèves de rencontrer un ou une artiste. Lancé le jeudi 15 mai, trois journées sont consacrées à l’art. La dernière aura lieu ce mardi 27 mai dans les écoles sélestadiennes.
Une journée pour vivre l’art
Chaque classe bénéficie d’une journée entière d’intervention. Celle-ci est préparée en amont grâce à une correspondance entre l’artiste et les élèves. Un format long qui permet de « changer la dynamique, d’installer une vraie relation », comme le souligne Antje Schur, plasticienne. Cette artiste allemande est venue animer des ateliers mêlant danse, dessin, méditation et anatomie imaginaire dans la classe bilingue CM1-CM2 de l’école Sainte Foy.
Après une série d’échanges, Antje Schur a fait découvrir son univers aux élèves. « On a dessiné les squelettes, parlé en allemand des articulations, c’était super ! » confie Lilou, élève de CM2.
« Ce n’est pas juste un atelier, c’est une expérience complète », confirme Sophie Fonteneau, responsable de la médiation culturelle. Elle insiste sur la richesse des échanges et la diversité des pratiques artistiques représentées. « Peinture, photographie, design textile, théâtre, cirque, clown, danse… chaque année est différente. »
L’artiste Marion Augusto est photographe, elle est intervenue dans une classe de CP de l’école Sainte Foy. Elle a guidé les enfants dans une exploration du cyanotype, une technique ancienne mêlant art et science. En lien avec son projet en cours « La Vallée Heureuse », elle a fait dialoguer paysages réels et imaginaires, négatifs et positifs, fleurs et cigognes migratrices, créant un pont inattendu entre le Maroc et l’Alsace.
« “L’art à l’école” est une vieille dame de 38 ans qui marche encore très bien », rappelle Erick Chakpo, élu à la culture. Financé à hauteur de 12 000 € par la Ville, le programme ne cesse d’évoluer pour s’adapter. En effet, une ouverture aux cycles 2 et 3, une meilleure rotation des artistes et des ajustements des pratiques selon les âges ont été élaborés cette année. L’objectif étant d’offrir à tous les élèves une égalité d’accès à la culture et peut-être, susciter des vocations.
Propos recueillis par Sidonie Melchior / © Crédit photo : Sidonie Melchior